En tant que propriétaires de chevaux, nous souhaitons donner les meilleurs soins possibles à nos amis équins. Cela comprend une alimentation nutritive et équilibrée. Cependant, les chevaux ne peuvent pas consommer toutes les plantes sans danger, car certaines sont toxiques, voire potentiellement mortelles. Dans cet article, nous listons les plantes toxiques pour le cheval les plus courantes, la manière de les identifier et les mesures à prendre pour éviter que votre équidé ne les consomme.
Plantes toxiques pour les chevaux
Les chevaux ont un système digestif unique qui est sensible aux toxines contenues dans certaines plantes. Si les équidés peuvent consommer certains végétaux sans danger avec modération, d’autres peuvent entraîner de graves problèmes de santé, voire la mort. Les plantes toxiques affectent différentes parties du corps du cheval, notamment les systèmes digestif, nerveux et cardiovasculaire.
La morelle
La morelle est une plante que l’on trouve couramment dans les pâturages et les champs du monde entier. Elle est toxique pour les chevaux et les autres animaux d’élevage, car elle contient un composé vénéneux appelé solanine.
La solanine est un glycoalcaloïde qui provoque une série de symptômes en cas d’ingestion. On retrouve notamment des troubles gastro-intestinaux tels que des coliques et des diarrhées, ainsi que des symptômes neurologiques tels que des tremblements, des convulsions et des paralysies. Les chevaux peuvent également souffrir de dépression, de faiblesse et de difficultés respiratoires s’ils consomment de grandes quantités de morelle.
Les propriétaires d’équidés doivent identifier les morelles et les éliminer de leurs pâturages afin d’éviter toute ingestion accidentelle.
L’érable rouge
L’érable rouge est un arbre à feuilles caduques que l’on trouve plus communément en Amérique du Nord. Ses feuilles sont extrêmement dangereuses pour les chevaux en cas d’ingestion. En effet, ces dernières contiennent une toxine appelée acide gallique, qui provoque une intoxication. Cette maladie est fatale si elle n’est pas traitée.
Les chevaux qui ont ingéré des feuilles d’érable rouge présentent des symptômes tels que la dépression, la perte d’appétit et des urines foncées. Ces réactions sont dues à la destruction des globules rouges et peuvent entrainer une anémie. Dans les cas les plus graves, le cheval éprouve des difficultés à respirer, souffre de jaunisse, voire meurt.
Les propriétaires de chevaux doivent être attentifs à la présence d’érables rouges dans leur région. Si cet arbre est présent près de votre pâturage, prenez les précautions suivantes :
- Clôturez la zone pour éviter que les chevaux ingèrent les feuilles.
- Coupez les arbres représentant un danger.
- Soyez vigilant et vérifiez que les prés et les enclos ne contiennent pas de feuilles tombées au sol.
Si un cheval présente des symptômes d’intoxication à l’érable rouge, contactez immédiatement un vétérinaire pour le traitement.
La grande ciguë
La ciguë est une plante très toxique pour les chevaux et elle entraîne de graves problèmes de santé. En effet, elle contient une toxine appelée conine, qui attaque le système nerveux, entraînant la paralysie et finalement la mort. Les équidés peuvent ingérer la grande ciguë au pré, par le biais du foin ou d’aliments contaminés.
Les symptômes de l’empoisonnement varient en fonction de la quantité de toxine ingérée. Cependant, ils comprennent généralement une insuffisance respiratoire, des tremblements, des convulsions et de la faiblesse. Si vous pensez que votre cheval a ingéré de la ciguë, consultez immédiatement un vétérinaire, car les effets sont mortels.
Le noyer noir
Le noyer noir est un arbre très répandu dans le monde entier. Son bois est utilisé pour la fabrication de meubles et de menuiserie. Néanmoins, les copeaux et l’écorce de cet arbre sont toxiques pour les chevaux. La juglone est une toxine contenue dans le noyer noir, qui provoque la fourbure du cheval. Cette affection est douloureuse et potentiellement débilitante touche les pieds des équidés.
Les signes d’une intoxication au noyer noir chez les chevaux incluent l’apparition soudaine d’une boiterie. Il s’agit d’une réticence à se déplacer et d’une augmentation du pouls digital. Les symptômes de la fourbure varient de légers à graves et sont parfois difficiles à diagnostiquer. Dans certains cas, les équidés sont euthanasiés en raison de la gravité de la maladie.
Les propriétaires de chevaux doivent être conscients des dangers du noyer noir et veiller à ce que leurs animaux n’y soient pas exposés.
La fougère
La fougère est un type de plante que l’on trouve couramment dans les pâturages. Celle-ci est toxique car elle contient une substance appelée thiaminase, qui décompose la thiamine dans l’organisme du cheval. Toutefois, la thiamine (vitamine B1) est un nutriment essentiel au bon fonctionnement du système nerveux. Une carence entraîne donc des symptômes neurologiques tels que des crises d’épilepsie, une dépression et une perte de coordination.
Les chevaux qui broutent cette plante développent un empoisonnement à la fougère. Celui-ci entraîne des lésions de la moelle osseuse, de l’anémie et d’autres problèmes de santé. Il est donc crucial que les propriétaires de chevaux éliminent toute fougère de leurs pâturages et évitent de donner à leurs chevaux du foin susceptible de contenir cette plante.
L’if
L’if est une plante très toxique pour les chevaux et les autres animaux d’élevage. L’arbre entier, y compris les aiguilles, l’écorce et les graines, contient une toxine appelée taxine. En cas d’ingestion, la taxine peut provoquer la mort subite de l’animal, souvent sans aucun signe ou symptôme avant-coureur. En effet, la toxine agit rapidement en affectant le cœur et le système nerveux du cheval. Cela provoque immédiatement une insuffisance cardiaque et une détresse respiratoire.
Les chevaux présentent parfois des douleurs abdominales, des tremblements et une faiblesse musculaire. L’ingestion de quelques aiguilles ou graines est fatale pour les chevaux. C’est pourquoi l’if est une plante dangereuse si elle est à proximité des zones de pâturage. Il est donc essentiel que les propriétaires de chevaux identifient et éliminent les ifs présents sur leur propriété et empêchent l’accès à l’if dans les zones voisines.
La digitale
La digitale est une grande plante à fleurs qui contient une toxine du même nom. Les feuilles et les graines de la plante sont les parties les plus toxiques. Ainsi, une petite quantité est suffisante pour causer de graves dommages aux chevaux.
La digitale provoque des irrégularités du rythme cardiaque, des tremblements et un collapsus chez les équidés. Dans les cas les cas les plus graves, elle peut être mortelle. Les symptômes d’un empoisonnement à la digitale n’apparaîssent que plusieurs heures après l’ingestion. Parmi ceux-ci on retrouve une perte d’appétit, des coliques, de la diarrhée et des difficultés respiratoires. Dans certains cas, les chevaux souffrent également de troubles visuels, voire de cécité.
Il est donc crucial de tenir les chevaux à l’écart de la digitale et d’arracher les plantes de leurs pâturages.
Les boutons d’or
Les boutons d’or sont des fleurs que l’on trouve dans les champs et les pâturages du monde entier. Ils contiennent une toxine appelée protoanémonine, qui irrite les muqueuses de la bouche et du tube digestif du cheval. Cela entraîne des plaies buccales, des coliques et des diarrhées. La gravité des symptômes dépend de la quantité de boutons d’or ingérée et de la sensibilité de l’individu à la toxine. L’ingestion de grandes quantités de renoncules provoque des symptômes plus graves tels que des convulsions, une paralysie, voire la mort.
Bien que les chevaux évitent de manger des boutons d’or lorsqu’on leur propose d’autres options, ils peuvent les ingérer accidentellement s’ils les trouvent en abondance dans les pâturages. Ils peuvent aussi en consommer s’ils sont mélangés à leur foin ou à leur nourriture. Par conséquent, les propriétaires équestres doivent surveiller leurs pâturages et supprimer toute plante toxique afin d’éviter une ingestion accidentelle.
Le laurier-rose
Le laurier-rose est un arbuste magnifique et populaire utilisé à des fins ornementales. Toutefois, il constitue une menace sérieuse pour les chevaux. Toutes les parties de la plante, y compris les fleurs, les feuilles et les tiges, contiennent une toxine puissante appelée oléandrine.
L’ingestion de la moindre quantité de laurier-rose provoque des symptômes graves et souvent mortels chez les équidés. On retrouve notamment des coliques, des diarrhées et des arythmies cardiaques. L’apparition des signes est rapide et met en danger la vie du cheval. Il est donc essentiel de consulter immédiatement un vétérinaire si vous pensez que votre cheval a ingéré du laurier-rose.
Tenez vos animaux à l’écart de cette plante et de toute autre arbuste ornemental susceptible d’être toxique pour eux, afin d’éviter toute ingestion accidentelle.
Le séneçon jacobé
Le séneçon, également connu sous le nom de séneçon vulgaire, est une mauvaise herbe commune que l’on trouve dans les pâturages et le long des routes. La plante contient une toxine appelée alcaloïdes pyrrolizidiniques (AP), qui provoque des lésions et une insuffisance hépatique chez les équidés en cas d’ingestion prolongée. Les chevaux sont particulièrement sensibles aux effets toxiques des alcaloïdes pyrrolizidiniques, car leur foie ne peut pas métaboliser efficacement les toxines.
Le séneçon repousse les chevaux, mais il peut être ingéré accidentellement s’il contamine du foin ou de l’herbe. Les signes de toxicité de cette plante incluent la dépression, la perte d’appétit, la perte de poids et la photosensibilisation (une condition dans laquelle la peau devient sensible à la lumière du soleil). Dans les cas les plus graves, les chevaux développent une jaunisse, qui se caractérise par un jaunissement de la peau et des muqueuses.
La prévention de la toxicité du séneçon jacobé passe par l’identification et l’élimination de la plante des prés et des champs de foin. Il est également essentiel d’inspecter soigneusement le foin et l’herbe pour vérifier qu’ils ne sont pas contaminés par la plante. De plus, le fauchage et l’arrachage manuel contribuent à contrôler les populations de séneçon jacobé.
Si vous soupçonnez que votre cheval a ingéré du séneçon, consultez rapidement un vétérinaire. Cela permettra de minimiser les effets toxiques et d’éviter une insuffisance hépatique.
Éliminer les plantes toxiques pour le cheval
Identifier les plantes toxiques
Il est essentiel d’identifier les plantes toxiques présentes dans l’environnement de votre cheval afin d’éviter toute consommation accidentelle. Voici quelques signes courants indiquant qu’un végétal peut être toxique :
- Plante inhabituelle ou inconnue
- Présence d’épines, de piquants ou de ronces
- Odeur forte ou inhabituelle
- Décoloration ou taches sur les feuilles
- Présence de sève
- Feuilles duveteuses ou poilues
Si vous pensez que votre cheval a ingéré une plante toxique, consultez immédiatement un vétérinaire.
Prévenir la consommation de plantes toxiques
La meilleure façon de protéger la santé de votre cheval est de l’empêcher de consommer des plantes toxiques. Voici quelques mesures à prendre pour minimiser le risque d’ingestion de végétaux vénéneux :
- Inspectez régulièrement les pâturages et arrachez les plantes toxiques.
- Utilisez du foin provenant de sources réputées
- Fournissez une alimentation équilibrée pour répondre aux besoins nutritionnels de votre cheval.
- Ne laissez pas les chevaux brouter des plantes inconnues ou mal connues.
- Surveillez le comportement et l’appétit de votre équidé.
Traitement de l’ingestion de plantes toxiques
Si vous pensez que votre cheval a consommé une plante toxique, contactez immédiatement votre vétérinaire. Le traitement dépendra du type et de la quantité de plantes ingérées ainsi que de la gravité des symptômes.
Les traitements incluent des fluides intraveineux, des médicaments pour contrôler les symptômes et des soins de soutien tels que la gestion de la douleur.
Conclusion
Si de nombreuses plantes peuvent être consommées sans danger par les chevaux, il existe également de nombreuses plantes toxiques qui peuvent entraîner de graves problèmes de santé, voire la mort. Il est essentiel de pouvoir identifier les plantes toxiques et de prendre des mesures pour éviter que votre cheval ne les consomme. L’inspection régulière des pâturages, une alimentation équilibrée et la surveillance du comportement et de l’appétit de votre cheval sont autant d’étapes clés pour protéger la santé de votre cheval.
FAQ
Q : Peut-on apprendre aux chevaux à ne pas manger de plantes toxiques ?
R : Les chevaux peuvent être dressés à ne pas manger de plantes toxiques, mais ce n’est pas toujours efficace. Certains chevaux peuvent encore consommer des plantes toxiques par curiosité ou par ennui. Il est essentiel de fournir à votre cheval une alimentation saine et nutritive et de surveiller régulièrement son environnement afin de minimiser le risque d’ingestion de plantes toxiques.
Q : Comment puis-je éliminer les plantes toxiques de mon pâturage ?
R : Il existe plusieurs méthodes pour éliminer les plantes toxiques de votre pâturage, notamment l’enlèvement manuel, la tonte et le traitement chimique. Il est important de consulter un professionnel avant d’utiliser des traitements chimiques, car certains herbicides peuvent être nocifs pour les chevaux et d’autres animaux.
Q : Le foin peut-il être contaminé par des plantes toxiques ?
R : Oui, le foin peut être contaminé par des plantes toxiques s’il est récolté dans un champ qui en contient. Il est important de s’approvisionner en foin auprès de fournisseurs réputés qui inspectent régulièrement leurs champs et leurs balles pour détecter la présence de plantes toxiques.
Q : Existe-t-il des alternatives sûres au pâturage pour les chevaux ?
R : Oui, il existe plusieurs alternatives sûres au pâturage pour les chevaux, notamment le foin, les granulés et les muselières. Il est important de fournir une alimentation équilibrée qui réponde aux besoins nutritionnels de votre cheval.
Q : Que dois-je faire si je soupçonne mon cheval d’avoir consommé une plante toxique ?
R : Si vous pensez que votre cheval a consommé une plante toxique, contactez immédiatement votre vétérinaire. Le temps est un facteur essentiel en cas de consommation de plantes toxiques, et un traitement rapide peut sauver la vie de votre cheval.